Éditorial L’église, autrement ! Faire église

Éditorial

L’église, autrement !

Faire église autrement, mettre véritablement en œuvre les intuitions –déjà anciennes- du dernier concile, voilà l’appel lancé par Mgr Rouet, ancien évêque de Poitiers, qui animait en décembre dernier une formation de la Focap à Ciney. Il ne se fait pourtant guère d’illusions : « tant qu’on a encore les moyens, les choses ne changeront pas. Quand on n’aura plus qu’un diocèse avec 3 paroisses et 5 prêtres, il faudra alors bien se dire qu’on peut faire autrement. »

Autrement ! Ce serait sans doute une église qui se soucie moins des règles que du soutien apporté aux malades par les équipes d’aumônerie dans les hôpitaux. Qui se soucie avant tout de la vie qui circule dans de tels lieux, grâce aux personnes qui s’y investissent. Pourtant, certains, même bénévoles,  ne se voient pas accorder de mandat…

Autrement ! Ce serait sans doute une église qui se préoccupe d’abord des demandes des personnes, fussent-elles en dehors du cadre sacramentel strict. De nombreuses expériences se vivent ici et là au quotidien. L’une d’elle est évoquée dans ce numéro à propos d’une fête de la naissance. Pas un baptême, mais l’accompagnement d’une démarche de sens… par un prêtre.

Autrement ! C’est ce que semblent demander les nombreux groupes ou personnes qui ont réagi au sondage préparatoire au synode sur la famille. Nous reproduisons dans les pages qui suivent la synthèse des réponses collectées par la Conférence des baptisés de France. L’église devrait davantage écouter le vécu des couples et des familles d’aujourd’hui, leurs difficultés et leurs richesses, plutôt que de se préoccuper de l’attitude à adopter face aux « situations irrégulières ».

Michel Habran, lui aussi, se met à rêver d’une église qui fonctionnerait autrement. Une église où les chrétiens, par exemple, prendraient au sérieux les condamnations du capitalisme émises par le pape François. Même si certains semblent seulement découvrir aujourd’hui les méfaits du capitalisme, les chrétiens, étant donné le nombre qu’ils représentent au niveau mondial, pourraient provoquer une véritable révolution qui renverserait le système… Vous n’y croyez pas ?

Pour Sonalux,

José Gérard