Éditorial L’église va-t-elle changer ? Sonalux

Éditorial

L’église va-t-elle changer ?

Sonalux est née suite à la désignation d’André Léonard comme évêque de Namur. D’ici peu, celui-ci sera amené à présenter sa démission au pape. La désignation de son successeur sera sans doute l’occasion de vérifier si la volonté de réformes que beaucoup décèlent dans l’attitude du pape François se marquera pour l’Eglise de Belgique.

Dans ce contexte, Béatrice et Dominique de Lamotte se demandent  quel devrait être le profil du futur archevêque et, en filigrane, le visage de l’Eglise. Ils ouvrent ainsi le débat. Nous espérons que vous serez nombreux à réagir et à nous communiquer vos propres attentes.

Pour Sonalux,

José Gérard

La proximité de la limite d’âge qui va bientôt imposer à notre actuel archevêque de donner sa démission nous incite à ouvrir cette rubrique sur le profil du futur « chef de l’Eglise belge ».

Nous souhaitons donc de notre nouvel archevêque :

• Une nécessaire et même indispensable ouverture au pluralisme car «  là où règne l’identique ; la dictature, la violence et le chaos ne sont jamais loin ». (1)

• Un peu de modestie. Dans «  cette mission même dire une parole qui nous dépasse, il peut y avoir une prétention à dominer les autres, à imposer notre conviction par la force. » (2)

• L’accueil de l’autre : dans les circonstances dramatiques que nous vivons et la tendance au rejet, adoptons plutôt une attitude de respect vis-à-vis des autres religions et particulièrement de l’Islam. Recherchons dans nos textes non ce qui divise mais ce qui rapproche. Dans ce même contexte nous souhaitons insister sur l’hospitalité telle que pratiquée dans l’Antiquité. Souvenons-nous d’Abraham dans la chênaie de Mambré qui dit à Sara :    «  vite pétris la farine et fais des galettes… il court au troupeau prendre un veau bien tendre … il prit du caillé, du lait et le veau préparé qu’il plaça devant eux… (Gen.18, 6-8)

• L’Eglise non comme un but mais un moyen. «  Non à l’autoritarisme clérical »        (chanoine  Gelluy). Evitons le piège de la ritualisation, le risque catholique de s’accrocher toute sa vie aux rituels jusqu’à ce que la forme efface le fond. On vit dans un théâtre mental prisonnier de deux millénaires et pourtant nous sommes au XXIe siècle et le message évangélique  est d’actualité, actualisons notre pensée, notre discours.

• Cesser de confondre le mystérieux, le miraculeux et le dogmatisme au risque de ne plus être crédible pour personne. Une religion fut-elle révélée doit-elle se priver de la liberté de pensée ? «  N’existe-t-il pas un fondamental, une sorte de réalité ultime impossible à exprimer, à enfermer en tout cas dans une formulation dogmatique »(2). L’Eglise au service de l’humain et non l’inverse. «  Le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat » (Mc 2,27)

Nous l’avons précisé au début de cet article, ce texte est une rubrique. Nous attendons donc vos avis et commentaires  que Sonalux se fera un plaisir de publier, alors à vos plumes.

Béatrice Proumen et Dominique de Lamotte

(1)   Gabriel Ringlet, L’évangile d’un libre penseur, Ed. Albin Michel,  1998, p. 19.

(2)   Paul Ricoeur  dans un entretien avec  Hans Kûng diffusé sur  Arte le 5 avril 1996.