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Sonalux
15 décembre 2014

III. Un avenir pour l’église ? Chapeau C’est la

III. Un avenir pour l’église ?

 

 

Chapeau C’est la quatrième partie du livre à rédiger 

 

L’auteur, pasteur de « l’Eglise Protestante au Pays-Bas », cherche à dresser un bilan de la vie de cette Eglise : « un bilan affligeant de la situation (p.207) … ce petit tour ne porte pas à la gaieté (p. 208). »

L’auteur affirme sa vision d’avenir : « Tous les indicateurs vont dans le même sens : encore un peu et c’en sera fini de l’Eglise. »

Même si les hollandais ne vont (presque) plus à l’Eglise, nous lisons que « les gens veulent en finir avec Dieu, mais pas avec leur foi. » (p.209) En effet, l’auteur constate que nombre d’activités culturelles permettant une réflexion personnelle sont attractives aux hommes mais « les bancs d’église, eux, sont déserts. » (p.209)

Il n’y a pas une disparition de la foi, mais un manque d’intérêt évident « d’une religion préconditionnée par l’Eglise » (p. 209)

L’institution Eglise avec son autorité interne, ses directives préparées d’avance, ses rites répétitifs ne sont plus acceptables par la majorité des gens. Chacune ou chacun « compose son propre mélange spirituel en combinant éléments empruntés au christianisme, réincarnation, astrologie, télépathie, spiritisme, yoga, philosophies holistiques, idées théosophiques, pendules, cartes du tarot, et ainsi de suite. On ne rend peut-être plus autant gloire, mais on croit à tout et à n’importe quoi. … On va chercher du sens partout, sauf dans les églises. De quoi cela provient-il ? » (p.110)

 

 

Une réflexion sur ce qui se passe dans l’Eglise et ce qui se vit autour de l’Eglise

 

A nouveau, vu de l’intérieur, le rituel vécu dans le temple est anachronique. Les paroles prononcées semblent déconnectées de la réalité vécue par les participants. « Il semblerait que le conservatisme soit devenu génétique » (p.211)

Ensuite, le pasteur cherche à présenter la démarche de l’Eglise protestante au Pays-Bas qui désire présenter une vision d'avenir au monde des non pratiquants. Il présente cette démarche comme désespérante !

« L’incapacité à moderniser est aussi de la mauvaise volonté, fut-elle involontaire. L’Eglise ne peut ou ne veut absolument pas être de notre temps, … ne cherche qu’à maintenir les choses telles qu’elles ont toujours été. » (p.213)

Et de conclure en citant un dominicain : « Edward SCHILLEBEECKX avait raison : ce ne sont pas les gens qui abandonnent l’Eglise, mais les Eglises qui ont déserté les lieux où se déroule la vie réelle des gens. » (p.214)

 

Dans son dialogue avec les athées, il reconnaît que ceux-ci peuvent permettre aux autorités ecclésiales de trouver en son sein un sens autocritique. L’auteur propose en premier lieu d’arrêter de parler de l’existence de Dieu. « Dans … la communauté de l’Eglise, les choses se passent de cette manière : de nombreux thèmes ne sont qu’à peine évoqués, … les questions critiques qui s'y rapportent sont encore plus rare. Nous sommes d'accord entre nous et nous ne mettons pas sur le tapis nos sujets tabous. En revanche, l'athée le fait ... » (p. 216)

Un athée pourrait également faire réfléchir les pratiquants chrétiens sur leur liturgie au rituel déphasé ! « Et peut-on demander à une homme moderne sensé de chanter des psaumes ? » (p. 217)

 

A ce sujet, voici une réflexion de Philippe BACQ, exégète jésuite : « La foi en un Dieu personnel est profondément ancrée dans l’ensemble de la Bible, ancien et nouveau Testament. Par exemple dans les Psaumes. Se comprennent-ils si les croyants qui les prient depuis toujours et encore aujourd’hui ne se réfèrent en un Dieu personnel ? Or bien des Psaumes louent le Dieu créateur. Mais Hendrikse ne dit rien des Psaumes. Il ne dit quasiment rien on plus sur la personne de Jésus-Christ dans le Nouveau Testament, ce qui est, pour moi, très étonnant. Dans les récits, Jésus prie les Psaumes et il s’adresse directement à son Père. Il est clair que pour les narrateurs qui écrivent ces récits, Jésus, lui, croit en un Dieu personnel. » (Note reçue de l’auteur)

 

Dans ce dialogue avec les athées, l’auteur fait face à la tradition chrétienne que « l’athée ne cherche pas à abolir… » (p.219) 

Pourquoi rester moyenâgeux ? A partir de cette questions, grand appel à l’Eglise traditionnelle : « prenez conscience et admettez que les hommes changent, donnez-leur la liberté d’en user, avec la tradition, de la façon qui leur est propre et particulière, et aidez-les-y ! Reconnaissez que la tradition est œuvre humaine, que toute autorité « supérieure », qu’elle soit divine ou non, est octroyée par les hommes, et que nos contemporains n’ont, à cet égard, pas moins de droit que leurs ancêtres. » (p.220)

Nous pourrions, me semble-t-il, poser la même question à notre Eglise catholique.

Il affirme ainsi que « seule une Eglise disposée à rendre perceptible le sens que la tradition peut avoir pour l’homme du XXI° siècle est à même de maintenir celle-ci VIVANTE. » (p.220)

 

A ce propos, une réflexion du théologien liégeois Michel TEHEUX : « N’ayez pas peur ! L’Eglise née de l’Esprit est une Eglise qui a tout l’avenir devant elle : il n’y a pas d’autre Eglise que celle qui innove, qui espère, qui sème, qui risque. L’Eglise n’est pas un musée à entretenir, un patrimoine à conserver … ». (cfr. BIP – juin 2014 – Unité pastorale de Huy)

 

Chez le pasteur, nous lisons : « C’est là qu’est l’avenir de la tradition, et à mon sens, aussi celui de l’Eglise : il lui faut trouver le contact avec ces expériences, ou, plus précisément, s’ouvrir à elles, fournir aux hommes un langage et des images qui les aident dans leurs efforts pour les expliquer. Et ceci ne vaut pas seulement pour les chrétiens ou les pratiquants. Il ne manque pas de gens qui, sans jamais fréquenter une Eglise, voient en jésus un modèle exaltant. » (p. 222)

Pour terminer ce dialogue, que tirer de cette rencontre avec les athées ?

L’auteur précise : une réflexion sur Dieu plus claire ? Une liturgie réactualisée ? La tradition chrétienne audible ?

Il existe aux Pays-Bas comme dans d’autres Eglises chrétiennes des forces conservatrices qui … !

Dans un avant-dernier paragraphe, l’auteur pose la question du dialogue impossible entre les divers courants chrétiens. Il conteste la notion « pluralité » proposée par l’Eglise protestante aux Pays-Bas.

 

Dans son dernier chapitre, le pasteur Klaas HENDRIKSE propose sa vision du Temple comme café-restaurant.

« A l’intérieur, il y a du changement  … de la foi chrétienne aux diverses formes de religion et de spiritualité, de la communauté à l’individu, des réponses aux questions, de la prédication à la réflexion, du sermon au dialogue. Il y a de la place pour tout un chacun, quels que soient ses antécédents philosophiques ou idéologiques.  … la responsabilité personnelle et le droit qu’à tout individu de décider en conscience de ce qu’il croit, sont fortement mis en valeur. Le doute est considéré comme l’expression d’une attitude religieuse et respecté en tant que tel. Celui qui cherche doit avoir le droit de chercher, l’incroyant a le droit de ne pas croire. » (p.227)

Nombre de changements proposés sont à promouvoir ! Il désire la fin des cultes et des liturgies. Il refuse tout credo et autres dogmes. Tout est réfléchi à la première personne du singulier. Moi, je pense que… A titre individuel, chacun est fortement invité à organiser, se construire sa propre opinion religieuse. Jésus n’est pas le seul à être fêté : il y a de la place pour d’autres « prophètes » de l’histoire humaine à glorifier. Bible, Coran, Védas, votre quotidien préféré sont également posés sur la table du partage. Le Temple devient le lieu où tout affamé de spiritualité pourra y trouver sa pitance. Toutes les questions seront présentes, mais aucune réponse ne sera proposée au menu : « aux adeptes du shopping religieux de venir faire leurs courses … Une Eglise en laquelle croire. A laquelle je crois. » (p. 229)

 

Le père Philippe BACQ s’interroge : « Une dernière remarque : il n’y a aucune allusion explicite au corps législatif de l’Ancien Testament, ni à la morale aujourd’hui. Cet aspect est important car il nuance ce que l’auteur dit dans la quatrième partie de son livre sur l’Eglise de demain. Il insiste beaucoup sur la diversité des manières de croire dans le passage qu’il intitule : Le temple comme café restaurant …

Mais l’éthique commune à tout le monde est-elle tabou aussi ? N’y a-t-il plus de justice sociale ou d’éthique dans la vie économique et le politique ? » (Note reçue de l’auteur)

Le dernier chapitre me laisse perplexe. Même si de bonnes questions sont posées, la vision de cette Eglise est très influencée par l’individualisme ambiant dans notre occident européen.

Ne peut-on proposer une vie plus communautaire avec des valeurs communautaires pour permettre à la personne humaine de s’édifier ?

Il n’y pas de référence aux premières communautés chrétiennes décrites dans le Nouveau Testament et leur combat pour une vie soutenue par le souci d’être au service du monde, peu de présence du message et de la personne de Jésus-Christ… pour le salut des hommes.

 

Michel CHARLIER

 

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