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Sonalux
27 juin 2012

Penser la blessure, panser les blessures

En mars 2010, l’Institut de Pédagogie Religieuse de Strasbourg (au sein de l’Université d’Etat de Strasbourg) a organisé un colloque sur une thématique importante : « Penser la blessure, panser les blessures ». Le colloque est  parti d’une idée centrale : nul ne peut aborder en vérité l’humanité blessée et les différentes formes de blessures en se contentant de réflexions théoriques.

 

 

« Penser » et « panser » indiquent deux actions à mener simultanément : reconnaître et identifier les blessures ; soigner et guérir si possible. Le colloque a réuni des responsables de différentes disciplines allant de la médecine ou la kinésithérapie à la théologie et aux sciences humaines. Les réflexions d’intervenants aussi différents que Marie-Jo Thiel, Véronique Margron ou Henri Quinson, ont porté aussi bien sur le déni ou la reconnaissance des souffrances physiques, le burn out et les conséquences de la mondialisation avec un objectif commun : trouver le ton juste et la finesse nécessaire pour formuler des propositions adaptées à l’objet de la réflexion.


Ces différentes interventions ont fait l’objet d’Actes publiés en 2011 aux éditions Médiaspaul (Paris et Montréal).  Elles invitent à une réflexion sur notre propre finitude, le non dit, les dénis, les situations de bien être et de souffrance, les formes de responsabilité voire de complicité quand des personnes ou collectivités humaines sont méconnues ou rejetées. Positivement, il s’agit d’habiter nos fragilités et nos forces, d’analyser les dimensions individuelles et collectives des formes de blessures vécues dans nos sociétés pour trouver des chemins d’humanisation.


Pour les chrétiens, les catholiques en particulier, le risque est toujours présent de renouer avec le dolorisme du passé, de revenir à l’exaltation de la souffrance ou la survalorisation d’une vie après la mort au détriment de l’expérience quotidienne et de la vie présente. Toutefois reste intacte la proposition biblique de réfléchir en profondeur au rapport mort-vie vécu par Jésus, de reconnaître en vérité les traversées de la violence qu’il a  vécues et l’invitation à celles et ceux qui le suivent. Cette réflexion convoque à critiquer  les  modèles de gagneur, de jouissance sans limites et le  déni des souffrances que traversent au quotidien tant d’humains et de peuples. Cette réflexion pourrait bien rejoindre différents questionnements portés par des femmes et des hommes qui refusent la fatalité, dans et hors Eglise. C’est en tout cas le pari des organisateurs.

 

Jos Pirson

 

« Penser la blessure, Panser les blessures ? » sous la direction de Christine Aulenbacher, Paris, éditons Médiaspaul, 2011 (au prix de 22 euro)

 

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