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Sonalux
27 juin 2012

à lire

Vers une Eglise de la confiance, Albert Rouet.

Les communautés locales au cœur des interrogations humaines.

 

Au cours de ces quinze dernières années, l’archevêque de Poitiers s’est fait connaître à travers deux ouvrages : « Un nouveau visage d’Eglise » (2005) et « Un goût d’espérance »(2008) traçant des pistes théologico-pastorales pour son diocèse. En 2011 est sorti un troisième livre écrit par lui avec le concours d’une équipe de 6 laïcs : « L’arbre à palabres », offrant des réflexions balisant l’action des communautés locales.

Quatre têtes de chapitres : Proximité, Responsabilité, Dignité,  Croissance.

Pour vous inciter à le lire, voici les titres du premier chapitre en 6 points:

L’écoute, un chemin ; Le banquet d’humanité ou l’art de la table conviviale ; Seuils et frontières, une géographie de la pauvreté ; Ecoute, Dieu se tient à la porte ; Proximité et incarnation ; Un Dieu qui se fait proche. A ce moment-là, 321 communautés locales s’étaient mises en route, soucieuses d’évaluer le chemin parcouru.

 

Pendant ce temps, dans notre diocèse de Namur, le « chantier paroissial » se lançait, piloté par Mgr Pierre Warin, l’évêque auxiliaire, accompagné par une petite équipe de laïcs. La tâche se révèle plus ardue pour Namur-Ville et le doyenné qui compte plus de cent mille habitants: l’urbain et le rural présentent des réalités assez différentes si l’on pense uniquement à un quadrillage et un remodelage des paroisses. Si on regarde l’avenir de la capitale dela Wallonie, une étude sociologique s’avère indispensable.

 

Dans le feuillet paroissial « Entre Jean et Loup » d’avril 2012, Paul Malherbe rappelle d’abord que l’Assemblée diocésaine de Nassogne de 1985, approuvée par Mgr Mathen, a été suivie d’une période marquée par la peur et le souci de remise en ordre. Il appelle à revitaliser nos communautés pour une Eglise porteuse d’espérance où « toutes et tous seraient responsables », une Eglise tournée vers l’avenir.

René Dardenne

 

 

Ne laissons pas mourir l’Eglise. Foi chrétienne et identité catholique. Paul Löwental, éd. Mols, Wavre, 2012.

 

En invitant les chrétiens engagés sur le terrain pastoral à lire son livre, tout comme les chrétiens de nom, Paul Löwental cherche à lancer un débat sur la vie de la foi en communauté.

Quatre grandes parties et un envoi. Ses titres : annoncer, affronter, dénoncer, édifier.

L’auteur affirme que « de plus en plus de catholiques ont mal à leur Église. Cela signifie qu’ils la reconnaissent, qu’ils la respectent, qu’ils lui veulent du bien, qu’ils comptent sur elle et donc qu’ils l’aiment. Mais cela dit aussi qu’ils n’y trouvent pas ce qu’ils estiment pouvoir y trouver pour les aider à réassumer la Parole de Dieu en Jésus Christ. En disant sa foi et ses critiques, l’auteur reste néanmoins attaché à l’Église parce qu’elle est la mère qui l’a fait chrétien et parce qu’il prend au sérieux la vocation de sacrement de Jésus-Christ dans le monde que lui a reconnue le concile Vatican II. »

La préface est signée par le frère dominicain Ignace Berten.

Plus de 300 pages au service d’une nouvelle mobilisation pour toutes les personnes intéressées par la place de la liberté et de la conscience dans l’engagement de foi. Michel Charlier

 

 

Saveurs du récit biblique. Une boîte à outils pour une lecture narrative.

 

Un nouveau guide ! Pas pour vos voyages de vacances, encore que, dans la valise pour s’enrichir de la réflexion d’autrui sans bronzer idiot…

Deux auteurs de renom : Daniel Marguerat, professeur honoraire de Nouveau Testament à l’Université de Lausanne, et André Wénin, professeur d’Ancien Testament à l’Université catholique de Louvain-la-Neuve.

« Les deux auteurs de ce livre ont participé dès l’origine à l’introduction de la narratologie dans l’exégèse biblique. Leurs voix se croisent et se complètent dans une même ambition : retrouver à la lecture des récits bibliques des goûts et des saveurs qui donnent envie d’y revenir – comme à un mets que l’on a dégusté avec plaisir et émotion. »

Deux éditeurs : Bayard et Labor et Fides. C’est normal ! L’un est protestant et l’autre est catholique. L’un et l’autre sont des promoteurs de l’analyse narrative dela Bible.

« Pour l’analyse narrative, le texte est un miroir. Sa question est : quel effet le texte exerce-t-il sur le lecteur ? Le miroir renvoie une image à celui qui le contemple et exerce un effet sur lui. L’analyse narrative s’intéresse à la façon dont l’auteur communique son message et à l’effet qu’il cherche à produire de cette manière. » (p.16)

Les auteurs ont choisi des textes de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ils y appliquent quelques outils de l’analyse narrative. Daniel Marguerat se penche, dans le Nouveau Testament, sur les quatre Evangiles, sur une lecture de la Passion, il consacre un chapitre au « réexamen de la notion de point de vue ». C’est celui-ci qui permet d’affirmer que les « événements de l’histoire racontée ne sont pas exposés dans une perspective neutre, mais sous un angle de vue particulier… C’est précisément l’adoption d’un point de vue spécifique qui détermine la mise en récit. » (p.199)

André Wénin aborde la lecture de textes de l’Ancien Testament : l’histoire de Joseph dans la Genèse, des récits de ruses et de tromperies, David et Nathan. Il insiste sur « l’intertextualité » pour comprendre le sens du texte. « Ce procédé rompt la linéarité de lecture en sollicitant, chez les lecteurs, la mémoire d’autres textes antérieurement lus ou entendus. » (p. 339)

Cela exige du lecteur d’être un acteur de sa lecture en recherchant les multiples informations qui peuvent relier les textes entre eux. « La Bible étant, d’après Paul Ricoeur, le plus grand intertexte vivant, les jeux d’échos entre les textes y sont aussi nombreux que variés et requièrent toute l’attention du lecteur soucieux d’entrer dans la substance de ce qu’il lit. » (p. 340)

Un guide qui aide à découvrir d’autres aspects du message par l'utilisation d’outils de l’analyse narrative dela Bible. Facileet exigeant ! (M.C.)

(Editions Bayard et Labor et Fides, Paris et Genève, 2012, 368 p., 22,90 €).

 

 

Un sentier dans le jardin. Saveurs d’Evangile.

José Reding, éd. Lumen Vitae, 2012, 140 p., 18 €.

 

Théologien du Diocèse de Namur, José Reding commente des pages d’Évangile durant ses homélies au Monastère dela Clarté Notre-Dameà Malonne : une trentaine d’extraits d’évangiles.

Nous pourrions ouvrir ce livre de saveurs évangéliques par un déjeuner sur l’herbe. L’auteur refusant les autoroutes ecclésiales et préférant  le sentier d’un clos. Nous aussi, nous dégusterons ces saveurs d’Évangile dans la simplicité. Au cours de ce repas bucolique entre lecteurs, nous ouvrons le livre : « Jésus reprend : Aimez-vous les uns les autres. Là, vous trouverez le vrai ciel. … Le vrai ciel s’entrevoit quand quelqu’un continue d’ouvrir ses bras à la justice et à la tendresse, même s’il est blessé. » (p. 19)

Au détour d’une sente à l’orée d’un bosquet, nous participons à l’improviste à un barbecue estival.

« Jésus entre chez un Pharisien, invité à table, lieu de communication et de partage. … Or, voici que se produit une scène émouvante : une femme se met à ses pieds… Le geste de la femme rappelle que la juste tendresse ne peut que passer par le corps. On est loin du mépris du corps. … Je vous invite à entrer dans ce concert de la communication de Dieu, du partage, de la tendresse. » (pp.30-31)

 

Nous ne suivrons pas des sentiers battus. Les senteurs évangéliques décrites par José Reding sont traversées par des odeurs de fleurs neuves: les lys des champs. Le partage d’une marche, d’un sandwich, d’une boisson fraîche pour trouver la force de poursuivre notre lecture. « Là où est votre trésor, là est votre cœur … un trésor dans les cieux. Je vous invite à regarder dans quelle banque nous plaçons notre cœur : des banques où s’entendent de sinistres craquements ou bien une banque dont le maître prend le vêtement de service pour servir à table ? » (p.63)

 

Quand nous partageons une page d’évangile, notre chemin nous conduit souvent à table. Une belle table de famille ou d’ami(e)s, fleurie, joliment aménagée, l’envie de partager la fraternité. Suite au passage écrit par Luc : Haïr son père, sa mère… porter sa croix… être ou ne pas être disciple… renoncer à tous ses biens…  José Reding nous livre son espérance : « Plus exactement ce qu’il (Jésus) met au centre, c’est le mouvement d’engagement libre pour plus de juste tendresse. Un mouvement où la balle passe de l’un à l’autre, se reçoit de l’un et de l’autre, dans le respect des libertés. C’est dans cet esprit-là que je vous souhaite de partager le pain eucharistique. » (p. 71)

 

Continuons notre marche ! Nous parcourons un layon. Tout autour, des arbres. Un homme a grimpé sur l’un d’eux parce qu’il était de petite taille : Zachée. L’auteur de ce livre de goûts expose son sentiment : « Voilà : Dieu se donne à la rencontre de personnes petites de taille. … Être à hauteur d’enfant, c’est presque être à hauteur du sol. … Quand la symbolique est celle de l’exclusion … Je vous invite à voir le regard d’un Dieu qui est à hauteur d’enfant, à hauteur de sol. Ne serait-ce pas, au fond, le cœur de la tradition chrétienne quand elle parle d’un Dieu qui s’incarne, un Dieu qui vient à hauteur d’enfant ? Un Dieu au ras des bottines. » (pp. 102-103)

 

Notre marche pourrait continuer. Il y a tant d’autres messages à lire et relire pour enrichir notre réflexion. Des messages d’humanité. Des paroles pour aider à vivre plus fraternellement, avec tendresse et justice. Des mots reliés qui invitent à la méditation, à rencontrer notre Dieu sur un chemin de campagne, aux fonds des ruelles, autour d’une table de jardin. Sur des prés d’herbe fraîche peut-être, pour se reposer divinement. (M.C.)

 

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