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Sonalux
2 juillet 2013

Du projet « Un toit pour mon frère » en Argentine

Du projet « Un toit pour mon frère » en Argentine au pontificat du pape François

 

Au départ d’un parrainage pour la construction de petites maisons pour des pauvres, le secteur paroissial de Bovesse a créé des liens avec l’Argentine. Cela permet aujourd’hui d’évoquer ce qui se vivait en Argentine sous la dictature de Videla, quand un certain Bergoglio était provincial des Jésuites argentins.

 

 

Année 1980, au secteur paroissial de Bovesse (La Bruyère). Le curé de Choele Choel (Rio Negro), le padre Claudio, prêtre français « Fidei donum » et Nelly Evrard (Ham Sur Sambre), laïque engagée au diocèse de Viedma, adressent une demande d’aide pour la construction de 12 petites maisons pour des pauvres sans toit. Une sorte de jumelage qui va s’étaler sur plus de 15 ans pour atteindre plus de 600 familles en Patagonie.

 

En Argentine, la dictature militaire du général Videla (1976 – 1983) va semer la terreur, entraînant arrestations, emprisonnements, assassinats de dizaines de milliers de disparus dont plusieurs centaines de bébés enlevés à leurs mères qui appartenaient souvent à la résistance. Qui ne se souvient des mères et grands-mères, « les folles de mai », manifestant sur la place du siège du gouvernement à la recherche de leurs enfants et petits enfants ?

 

Que fait l’Eglise durant ce temps ? Un livre de l’historien argentin, Emilio F. Mignone, sera publié plus tard sous le titre : « Iglesia y dictatura » et un autre, signé d’un certain Verbinsky, avec pour titre : « El silencio ».

Au dire de Mgr Hesayne, évêque de Viedma, sur plus de 80 Evêques, à l’exception de 7 ou 8, tous se sont tus sauf pour chanter des Te Deum avec l’armée. Parmi eux, un de ses amis, Mgr Angelelli, évêque de La Rioja a été lâchement assassiné en même temps que plusieurs Jésuites. Le meurtre avait été faussement qualifié d’accident de la route par les militaires et ce n’est que plusieurs années plus tard qu’un procès a révélé la vérité. Peu de temps auparavant avaient été assassinés des prêtres et un laïc de son diocèse. En décembre 77 sont enlevées et précipitées à la mer les deux religieuses françaises – Alice Domont et Léonie Duquet.

 

Durant cette période, deux prêtres qui ont été emprisonnés, Ruben Dri, théologien, membre du « Mouvement des prêtres du Tiers-Monde » et Claude Faivre-Dubos, membre du comité épiscopal France – Amérique Latine « le CEFAL »  se sont exprimés sur l’emprisonnement et la torture des confrères jésuites : Francisco Jaliès et Orlando Yorio, taxés de subversifs et même de guérilleros, exclus de la Compagnie de Jésus puis habilement chassés du pays par leur provincial.

 

Durant ce temps, il faut se rappeler que le père Jorge Bergoglio était provincial des Jésuites pour l’Argentine. On le savait assez opposé aux adeptes de la théologie de la libération. L’histoire dira quelle fut sa position et il serait souhaitable qu’il s’en explique. La vérité a ses droits ; il ne sert à rien de la dissimuler. Etant  devenu Archevêque de Buenos Aires et Président de la Conférence des évêques, Jorge Bergoglio n’a jamais répondu à la demande des familles des victimes de la dictature d’ouvrir les archives de l’Eglise concernant  la période noire de cette dernière, ce qu’il aurait pu ou dû faire.

 

Les langues se délient. Plus de trente années sont passées depuis cette sombre période. Un proverbe dit « la fonction crée l’organe ». On peut espérer que le pape François s’expliquera sur son attitude durant ce temps où il était jésuite.

 

Aujourd’hui, des croyants mais aussi des hommes de bonne volonté attendent des signes concrets après le temps de la lune de miel de son pontificat. Relevons déjà ceux qui pointent tels que l’annonce de sa volonté d’accélérer la procédure de canonisation de Mgr. O. Romero, l’évêque de San Salvador, assassiné, lui aussi. Peut-être aussi celle de Mgr. H. Camara, évêque de Recife au Brésil. C’est dans ce pays que le pape François va se rendre en juillet prochain pour rencontrer les jeunes réunis aux J.M.J.. Il a déjà dévoilé le programme de ses visites – un hôpital auprès de malades du sida, puis un des plus grands bidonvilles de Rio avec 35.000 pauvres, des jeunes prisonniers, extraits de leurs cellules, qu’il rencontrera à la résidence de l’archevêché. En partant des pauvres, la forme de son pontificat se dessine.

 

Empruntons à Sergio Zalba, laïc, membre de la Commission nationale de la Pastorale des Sanctuaires et coordinateur général d’un service social de Buenos Aires, son analyse sur le fond : conservateur en matière de doctrine,  nouveauté de son approche des gens plus familière, simple et humaine.
En parlant avec un prêtre qui souhaitait vivre dans un quartier pauvre d’une ville voisine, Sergio cueillait cette phrase de son interlocuteur : « Peut-être devrons-nous reconnaître que cet homme s’est converti ».
Puisse l’Esprit d’une nouvelle Pentecôte souffler sur l’Eglise de demain.

 

René Dardenne

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