Les réformes tous azimuts

du Pape François

Il n’a pas fallu attendre longtemps après son élection en mars 2013 pour l’entendre annoncer une prochaine réforme de la curie romaine. Pour ce faire, il va d’abord s’entourer de huit cardinaux venant du monde entier : une équipe de poids lourds pour un travail de réflexion dans la foulée du Concile Vatican.

Dans le même temps, il nomme un évêque italien de 58 ans au poste de Secrétaire d’Etat, qui devient son bras droit. Un homme souple et solide : Pietro Parolin, prélat, inhabituellement jeune pour une telle fonction. Il l’a choisi pour assumer le gouvernement quotidien de l’Eglise catholique. Mgr Parolin a œuvré en tant que Nonce au Vénézuela, au Nigéria et à Mexico. Il a aussi collaboré à plusieurs dossiers et traité, au nom du Saint Siège, avec Israël et la Chine. « C’est une surprise de Dieu dans ma vie », disait-il. Il rejoindra le groupe des dix, composé du pape, de huit cardinaux et de lui comme secrétaire d’état.

Janvier 2015. Le pape annonce la nomination de vingt nouveaux cardinaux venant des quatre coins du monde. Jean-Paul II, Benoit XVI les avaient choisis en Europe de l’Est et de l’Ouest, parmi les membres de la curie romaine. François, venu de l’Amérique latine, dans la foulée de Vatican II, en a élargi le nombre dans tous les continents, soucieux de l’universalité de la catholicité de l’Eglise. L’Océanie en recevra deux, choisis par le pape parmi des évêques qui se sont distingués pour leur ouverture et leurs prises de position au Synode sur la famille (divorcés, remariés, homosexuels…) Pour l’Asie, François a pratiqué la politique des petits pas vers la Chine en choisissant les évêques d’Hanoï (Vietnam), de Rangoun (Birmanie), de Bangkok (Thaïlande) et, parmi les Latino-Américains, celui de Montevideo (Uruguay), de Morelia (Panama) et en Afrique, l’archevêque d’Addis Abeba (Ethiopie), Mgr G. Furtado Santiago (Cap Vert).

En Belgique, le Cardinal Danneels a encore participé à l’élection du Pape François. Quant à André-Joseph Léonard, l’archevêque de Malines-Bruxelles, il remettra sa démission à 75 ans sous peu… Qui lui succèdera ?

Reste la tâche à poursuivre pour mettre sur rails le « Sacré Collège » : le pape y travaille avec les 8 cardinaux et le secrétaire d’état qu’il s’est choisi pour le conseiller.

Certes, tout ne baigne pas dans l’huile. Ne vous y trompez pas, disent les vaticanistes. Le Cardinal Burke, patron de l’Ordre de Malte, contrattaque dans les médias. Ce fondamentaliste, émule de Mgr Lefèbvre, célèbre toujours la messe de Pie V. Si le Synode ouvre des portes, disait-il, il y aura un schisme, rappelant que le pape est au service de la foi et qu’il ne peut changer de dogme.

René Dardenne

Les réformes tous azimuts du Pape François Il n’a

Partager cet article