Une session sur l’Islam

En juin dernier, une session de la Focap à Ottrott abordait la question de l’Islam. Un des participants évoque ce qui s’y est vécu.

Depuis une trentaine d’années, le diocèse de Namur organise pour le clergé des sessions de recyclage dans le cadre d’une formation permanente devenue la FOCAP ouverte aux agents pastoraux.

2013. le thème choisi par notre groupe de 25 personnes durant 5 journées de travail : « L’ISLAM et nous ».

Pour nous aider, deux spécialistes :

- Emilio Platti (E.P), dominicain, théologien islamologue et

- Félice Dassetto (F.D), sociologue, professeur émérite à l’UCL.

Vaste chantier peu connu de beaucoup d’entre nous, d’une part le monde musulman, de l’autre sa religion, son Livre : le CORAN.

D’emblée notre sociologue nous prévient : l’Islam comme tel n’existe pas, le terme n’est pas univoque – dit-il – il faut parler de plusieurs Islam.

E.P va nous emmener, à travers l’Histoire, à sa découverte. Il faut d’abord nous familiariser avec des noms : Mahomet. . . Mouhamed. . . Dieu. . . Allah. . . un Dieu « akbar », c’est-à-dire mystère, portant même 99 noms!

Qu’est que la « charia » ? La loi divine, volonté du créateur. . . la sunna ? l’obéissance à cette loi. . . une fatwa ?

Qui sont les sunnites ? Les chiites ? Qu’est-ce que le djihad tant décrié ? La question du voile ? Le rôle des Immans, des mosquées ? Les cinq piliers ? Le Ramadan ?

Un Islam en danger… face à la laïcité, des communautés diverses et divisées au sein d’états islamiques.

Comment approcher la religion islamique ? La foi du musulman… et la nôtre. Dialogue possible ? Le monothéisme, la prédestination, l’eschatologie ? Bible et Coran, Jésus et Mahomet…

Entre les exposés, des temps de carrefours, pour des questions de compréhension à relancer aux orateurs.

En seconde partie de notre session, la parole est au sociologue des religions : l’Islam au quotidien. L’enjeu majeur, c’est de percevoir la montée de l’Islam chez nous, dans les pays proches et lointains. F.D. parle du rôle des chaînes de TV aux mains de l’Islam, d’un Islam armé qui se répand. Il nous faut réagir, sortir de nos peurs. Quelle attitude avoir face à cette montée ? Il souligne le rôle important que pourraient jouer les croyants et spécialement les chrétiens au cœur de l’Europe.

L’étude portant sur la ville de Bruxelles depuis une quarantaine d’années parle du phénomène des migrations provenant du Maroc, de la Turquie mais aussi de l’Afrique subsaharienne, souvent de manière clandestine.

En 1950, il n’y avait à Bruxelles qu’une seule mosquée. Quarante ans plus tard, on en dénombre 77.

Au plan politique, on voit des groupes appelés à voter pour les différents partis existants mais pour 2014, des listes formées par les musulmans de différentes tendances.

Au plan religieux, J.D. évalue à une moitié des 250.000 musulmans de Bruxelles, ceux qui se disent croyants et pratiquants. Au milieu d’eux, les Salafistes prônent de retourner aux sources de l’Islam et cela malgré leurs divergences.

Après avoir tracé des pistes offrant un dialogue entre croyants chrétiens et musulmans, F.D. s’interroge sur le rôle que pourrait jouer la 3^ème génération, celle des jeunes. On les retrouve dans des associations culturelles, dans les instances éducatives et autres.

Le temps passe. Tant de choses restent à dire. Le souhait du groupe, c’est de se retrouver pour continuer à chercher des pistes permettant d’enclencher un dialogue fructueux avec des hommes et des femmes soucieux de bâtir une société plus humaine, plus solidaire.

Chez nous dans le diocèse de Namur, seule une ville de 100.000 habitants permet de structurer la rencontre entre chrétiens et musulmans. Pourront-ils s’inspirer de ce qui se vit dans notre capitale au sein de l’organisation « El Kalima » soutenue par le Vicariat de Bruxelles ?

Notes prises par

un participant à la session

Une session sur l’Islam En juin dernier, une

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