Sautes d’Humeurs ! L’église d’aujourd’hui offre

Sautes d’Humeurs !

L’église d’aujourd’hui offre quelques raisons d’espérer. Elle offre aussi pas mal d’occasions de râler, surtout quand les attitudes les plus cléricales proviennent de ceux dont on espérait un renouvellement. Louis ne se prive pas de râler…

Par conviction, je suis un homme d’institution. Quand je me mets au service d’un groupe d’action, d’un syndicat, d’un comité d’animation… dont les buts poursuivis me semblent humainement utiles, je cherche à défendre cette institution et à l’aider à évoluer avec son temps.

Il en va de même de l’Eglise catholique ! L’attitude actuelle du Pape François, ses paroles, ses réponses aux questions qui lui sont posées, souvent m’apparaissent humainement positives. Ses appels répétés pour une autre politique européenne d’accueil des migrants, sa réponse vis-à-vis des personnes homosexuelles... son attitude avec les Eglises soeurs... tout cela me rend optimiste, tout simplement, pour l'avenir de l'Eglise catholique.

Dans une moindre mesure, ses discours sur le mariage des prêtres, sur les divorcés remariés, sur l’ordination des femmes… Néanmoins, il y avait pour moi, des chemins d’espérance.

Tout le monde peut ne pas avoir la même opinion : mais les années post conciliaires vécues comme un recul ecclésial, cela interrogeait celles et ceux qui avaient mis leur confiance dans ce début de remue-ménage romain des années soixante… L’Eglise devenait le symbole même, au niveau institutionnel, de ce qui était rétrograde.

Et puis, voilà qu’arrive cet argentin de pape qui bouleverse, qui interroge, qui appelle aux changements ou du moins à l’évolution de son Eglise… Invitation d’un synode sur la famille et boum, cela explose : des évêques sensés représenter leur communauté de croyants qui « sabotent » cette réunion de réflexion sur le vécu des familles, quelles qu’elles soient ! Je suis devenu blême !

La rage au cœur. Un profond sentiment de gâchis. Oh je me doute, n’étant pas un spécialiste des affaires pontificales, que je n’ai pas tout compris.

Ce que je comprends, c’est que de nombreux couples de divorcés remariés, ou de divorcés vivant en concubinage -leur désir d’union reconnue et fêtée… Toutes celles-là, tous ceux-là continuent de vivre avec un sentiment de « rejet ». Et les familles vivant autrement que la norme…

Comment voulez-vous que lors de mes nombreuses participations à des eucharisties dominicales, je communie avec une communauté qui, institutionnellement, me rejette, nous rejette ? Je râle !

Une autre saute d’humeur !

Nous avons un Pape qui appelle à la simplicité. Fini les apparats inutiles. Arrêtez de vous affubler de vêtements chics, de dorures aux manches, de capes bordeaux… Nous avons un nouvel évêque en Wallonie qui a besoin de se sécuriser avec sa crosse, sa mitre et autre décorum… Une célébration lors d’un neuvaine de formation religieuse, avec des chrétiens engagés, simplement à l’écoute : le néo-épiscope s’adresse à eux avec les « outils » de son pouvoir ! Et d’autres m’ont confirmé cette attitude en d’autres lieux, plus populaires encore. Dieu sait que nous attendions un autre comportement de ce professeur apprécié pour ses compétences scientifiques. Je ne peux vivre sereinement dans une Eglise qui « apparaît »…

Une inauguration de vitraux, même attitude : la soutane sur mesure avec cape bordeaux ! L’évêque précédent, présent également, le côtoyait avec un « clergymen » ordinaire. La cléricature n’est pas morte. Je râle !

Encore une et je me tais pour cette fois !

Les homélies de certains prêtres… peu de préparation, peu de réflexion en profondeur... Des discours lénifiants, répétitifs… mais mon Dieu, ils nous prennent pour des « cons » de laïcs ! De la drogue en petite dose ! Je râle encore et toujours !

Et pourtant, je reste attaché à mon Eglise. Je continue à vouloir m’enrichir avec celles et ceux qui apportent des signes de vie, d’espérance… Je reste un homme d’institution qui agit aussi à l’intérieur, attentif de plus en plus à ceux qui souffrent de leur vie en société. C'est une priorité d'Eglise.

Il y a tant d'autres présences actives à mener - ensemble - pour humaniser notre monde. Je souris d’espérer !  

 Louis Dimanche